Bonjour !
Commençons par parler d’un homme misanthrope, qui se terre loin du monde et, de fait, ne parle à personne.
La référence à Molière ne vous a pas échappé, mais n’avez-vous rien remarqué d’insolite ?
C’est là que j’interviens !
Le procédé employé ici se nomme antonomase. Il s’agit en somme d’employer un nom propre comme un nom commun.
Voyons la définition du Petit Robert, qui précisera notre propos : « trope qui consiste à désigner un personnage par un nom commun ou une périphrase qui le caractérise, ou, inversement, à désigner un individu par le nom d’une personne dont il rappelle le caractère typique ».
Exemple : employer « harpagon » pour parler d’un avare.
On peut aller plus loin : j’ai consulté le Petit Bon Usage de la langue française (GREVISSE, De Boeck Supérieur, 2018) et voici ce que j’ai découvert, qui dépasse grandement la littérature :
Parler de « kleenex » pour mouchoir en papier, de « frigidaire » pour armoire frigorifique ou encore de « scotch » pour ruban adhésif est quelque chose d’extrêmement commun. Ce sont tous des antonomases.
Un conseil : relisez Molière, ses œuvres sont truffées d’antonomases…