« Omnia mutantur, nihil interit » (Tout change, rien ne périt).
OVIDE, Les Métamorphoses – une œuvre incroyable, définitivement.
« Omnia mutantur, nihil interit » (Tout change, rien ne périt).
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Bonjour !
Le substantif espèce est féminin. C’est pourquoi, devant un nom masculin (et bien entendu devant un nom féminin) :
Petit truc pour s’en souvenir : remplacer le terme espèce par le terme « sorte ». En effet on dit « une sorte de » et non « *un sorte de ».
Il est toutefois important de noter que l’adjectif et le participe passé s’accordent avec le complément et non avec le terme espèce.
Exemples :
Bonne journée !
Bonjour !
Aujourd’hui je vais vous parler de cinq, six termes de la presse féminine. Il s’agit du sleek bun, du fox-eyes make-up, du wokefishing, du catfish, de la pull through braid ainsi que de la box braid.
En dehors des concepts de wokefishing et du catfish, tous ces termes appartiennent au domaine de la beauté.
J’ai rencontré le terme sleek bun dans un article du Elle en ligne datant du 13 août dernier : il s’agit d’un chignon bas et porté plaqué sur le crâne.
Le fox-eyes make-up (Biba en ligne, 18 août 2020) est une nouvelle tendance dans le domaine du maquillage. Signifiant littéralement « œil de renard », cette tendance, qui consiste à étirer le regard, fait polémique. Elle rappelle en effet cette imitation bien connue et regrettable des yeux des asiatiques.
Dans le Grazia en ligne du 12 août, il est question de deux techniques de tresses, soit la pull through braid (fixée sur le cuir chevelu) et la box braid. Pour plus d’informations sur ces techniques capillaires, je vous invite à consulter le site du Grazia.
Passons aux deux concepts sociétaux.
Le wokefishing (Grazia en ligne, 18 août) repose sur le mensonge, il s’agit d’une « nouvelle façon de séduire avec des pensées politiques et sociétales que l’on ne pense pas réellement ». Ce concept inventé par la journaliste Serena Smith repose sur la contraction de « woke » (éveillé) et de « fishing » (harponner).
Ce terme fait écho au catfish, qui consiste à se faire passer pour celui/celle que l’on n’est pas en mentant sur son âge par exemple. Fausse identité, faux profil sévissent alors en ligne sur les réseaux sociaux. Sans parler de l’émission éponyme diffusée sur MTV.
À bientôt !
Salmigondis est un substantif masculin.
J’ai découvert le terme salmigondis dans ma lecture du moment, La Cloche de détresse de Sylvia Plath :
« Chaque fragment de paysage n’avait aucun rapport avec le suivant.
Quel salmigondis que le monde ! »
Que signifie exactement ce terme ?
Notons toutefois en aparté que seul le Petit Larousse ne mentionne pas cette signification.
Il se construit de la façon suivante : un salmigondis de + substantif pluriel.
Le Littré est plus précis : salmigondis se dit de choses qui n’ont ni liaison ni suite, de personnes réunies au hasard ;
2. il peut aussi être un ramassis d’idées, de paroles ou d’écrits formant un tout disparate et incohérent (synonymes : fatras, fouillis).
Enfin, l’étymologie de salmigondis ne me paraît pas très claire.
Pour le Petit Robert, ce terme est composé du radical sal, « sel » et peut-être de condire, « assaisonner ».
Selon le Littré, il pourrait s’agir du latin salgama, choses confites dans la saumure, et conditus, « assaisonné ». Toutefois le doute est permis et le Littré propose également salmis avec la syllabe gondis ou gondin qui serait de fantaisie.
Passez un bon lundi !
Bonjour !
Voici le point lexical d’aujourd’hui, un terme que j’emploie à moult reprises !
Nous allons réfléchir à son usage en tant qu’adverbe et à son emploi lorsqu’il est suivi de termes spécifiques. Des exemples de ma plume (enfin de mon clavier) viendront les étayer.
Moult est un adverbe aux multiples acceptions. Sa signification générique, indiquée notamment par l’Académie française, est « beaucoup ».
Par ailleurs, ce mot d’ancien français est employé aujourd’hui « par affectation d’archaïsme ou plaisamment », pour « imiter le style très ancien » (Littré).
Exemple : Après moult divertissement, il fallait songer à se remettre au travail.
Exemple : Moult arrivèrent en retard tandis que quelques-uns, ponctuels, étaient déjà installés.
Quant à l’étymologie de ce terme, il s’agit du latin multum, « beaucoup ». Le Petit Robert fait d’ailleurs référence au terme « multitude », par extension.
Notons que selon le Petit Larousse et le Littré, moult est parfois variable !
Pour plus de clarté, reprenons les différentes acceptions de moult en suivant le cheminement adopté par le CNRTL.
Exemple : Elle étudie moult pour réussir ses examens.
Exemple : Ce jeu est moult divertissant !
Exemple : À cause de moult incidents, la station de métro a dû être fermée.
Passez un bon mercredi et divertissez-vous moult sous le soleil la pluie !
Une fois n’est pas coutume, j’ai choisi trois mots aujourd’hui, faribole, calembredaine et l’élégant coquecigrue. Les deux premiers termes relèvent du registre familier.
FARIBOLE
Faribole est un substantif féminin, qui signifie génériquement « propos ou chose frivole, de peu d’importance » (Cnrtl), le Petit Robert et le Littré ajoutent la notion de vanité (Cnrtl, Le Petit Robert) et d’inconsistance (Le Petit Robert). Le dictionnaire de l’Académie française (8e édition) évoque des « imaginations frivoles, vaines et plaisantes ».
Le Cnrtl ajoute de nombreuses acceptions.
A. Il s’agit communément de « propos sans consistance ou peu sérieux » (baliverne, sornette) ;
B. Plus rarement, et par analogie, il peut s’agir :
C. Au figuré, et dans un sens péjoratif, on parle aussi de courant d’idées ou d’institution présenté(e) comme sans fondement ou indigne d’intérêt.
Précisons que faribole s’emploie généralement au pluriel.
Si son origine est incertaine, pour le Petit Robert il s’agit du latin frivolus, « frivole ».
L’essentiel à retenir : faribole signifie le plus souvent « propos ou chose frivole, vain(e) et inconsistant(e).
CALEMBREDAINE
Calembredaine est un substantif féminin souvent au pluriel et d’un registre familier. Il s’agit de « propos extravagant, ridicule ou trompeur ; [d’]action un peu folle ». Parmi ses synonymes, mentionnons « bourde, sornette, faux-fuyant » (Littré, Cnrtl).
Plus spécifiquement, calembredaine dans l’expression « s’en aller en calembredaine » signifie, en parlant d’un évènement, « échouer ».
Son origine est inconnue, peut-être dérivée du terme « calembour ».
Enfin, nous notons que le mot calembredaine est absent du Petit Robert.
COQUECIGRUE
Coquecigrue, vieilli, est un substantif féminin dont nous retiendrons deux significations essentielles :
A. « Oiseau imaginaire, fabuleux » dont le nom est employé dans plusieurs locutions, par exemple :
B. Au sens figuré, il s’agit de « fantasme, [d’]illusion », par exemple :
Si l’origine de ce mot est inconnue, le Petit Robert propose le croisement de coque-grue avec cigogne.
Passez un bon lundi !
Tout d’abord, les présentatifs voici et voilà signifient littéralement « vois ici » et « vois là ».
Malgré l’usage qui les distingue rarement, leur sens diffère sur ces points :
Voici s’emploie pour :
Voilà s’emploie pour :
Cette distinction est semblable à celle qui existe entre « ci » et « là », entre « ceci » et « cela », entre « celui-ci » et celui-là ».
Bonne soirée !
Aujourd’hui j’ai choisi le substantif féminin tmèse. Il s’agit d’une figure de style.
Comme vous le savez, les figures de style abondent, et pas seulement dans les textes « littéraires ». On en emploie souvent en marketing ou en communication par exemple.
Dès lors, il me semble judicieux de rappeler leur typologie générale. On distingue quatre types fondamentaux de figures de style. En voici la typologie :
Ensuite, chaque classement comporte des sous-catégories…
Le terme tmèse est une figure de construction, sous-classée figure de déstructuration.
Que signifie cette figure ?
Il s’agit de l’insertion d’un ou de plusieurs mots provoquant la division d’un mot composé ou d’un groupe de mots indissociables, liés par l’usage.
Étymologie :
Tmèse vient du bas latin tmesis, du grec tmêsis, « coupure ».
Voici un exemple issu du recueil Charmes de Valéry, poème « L’Abeille » :
« Quelle, et si fine, et si mortelle,
Que soit ta pointe, blonde abeille,
Je n’ai, sur ma tendre corbeille,
Jeté qu’un songe de dentelle. »
On note la dissociation inattendue entre « quelle » et « que ».
Soulignons ainsi que la tmèse est surtout fréquente en poésie : le poète possède l’espace où déployer sa créativité.
Bonne soirée !
Plaisanteries bouffonnes de mauvais goût et auteurs de paraphrases
Chaque matin, j’envisage la journée qui se profile et je prie pour ne pas être considérée comme une petite guenou ! Point de plaisanteries bouffonnes de mauvais goût, je ne m’occuperai pas de balivernes non plus. Certes je ne suis guère quelqu’un qui chipote. Mon humeur accorte pourtant n’est plus à prouver.
Le credo : ne pas rencontrer quelqu’un qui abuse. Ni qui use de faux-fuyants ! Et fuir ceux qui larmoient ! Sinon, les honorer du titre de monseigneur à seule fin de les confondre !
Même si cela n’est qu’un moyen de distraire, d’amuser, je sors à l’ouïe d’une petite musique.
Qui donc vais-je recevoir avec courtoisie ce jour ?
Mais qui vois-je ? Cette faculté d’apercevoir n’est pas sans me contrarier. Je risque d’être rendue sotte, tant il aime à attiser ! C’est aussi quelqu’un qui convoite… Mais qui, par trop, ne respecte pas les pratiques religieuses. Je penserai à attacher une indulgence et une prière à mon chapelet tout à l’heure. Je ne puis m’empêcher de mouvoir mes jambes deçà et delà… dont je dissimule pudiquement les parties charnues. J’imagine moult ébaudissements tout en taisant mon habitude de chicaner. Je m’adonne au marinisme, style affecté et précieux, à la préciosité, au bel esprit en somme ! C’est l’inverse lorsque l’on rencontre un vieillard respectable tel Nestor, et non un homme simple et borné qui s’amuse à des choses de rien à tout va. Sans parler de sa médiocrité : un poète médiocre ne saurait me plaire !
Baladinages et paraphrastes
Chaque matin, j’envisage la journée qui se profile et je prie pour ne pas être considérée comme une guenuche coiffée ! Point de baladinages, je ne balivernerai pas non plus. Certes je ne suis guère une chipotière. Mon accortise pourtant n’est plus à prouver.
Le credo : ne pas rencontrer d’abuseur. Ni de biaiseur ! Et fuir les larmoyeurs ! Sinon, les monseigneuriser à seule fin de les confondre !
Même si cela n’est qu’une amusoire, je sors à l’ouïe de la musiquette.
Qui donc vais-je conjouir ce jour ?
Mais qui vois-je ? Cette apercevance n’est pas sans me contredire. Je risque d’être assotée, tant il est attiseur ! Il est aussi convoiteux… Mais par trop indévot. Je penserai indulgencier mon chapelet tout à l’heure. Je ne puis m’empêcher de brandiller des jambes… dont je dissimule pudiquement la charnure. J’imagine moult ébaudissements tout en taisant mon ergoterie. Je m’adonne au marinisme, au gongorisme, à l’euphuisme en somme ! C’est l’inverse lorsque l’on rencontre un Nestor, et non un Nicodème qui nigaude à tout va. Sans parler de sa médiocrité : un poétereau ne saurait me plaire !
Telle une dramatiste, je prie pour ne jamais me dépopulariser. Ma beauté est imployable… J’avoue ma propension à l’incorrigibilité. Philotechnique, outre mes atouts charnels, je joue persévéramment les paraphrastes.
Nul ne sait toutefois la futurition.